Pour les vacances d'été, nous sommes partis une semaine sur la fameuse Route de la Soie... Nous n'avons pas parcouru les 6000 km de la route (ou plutôt des routes, car il y en a plusieurs), mais nous en avons visité quelques étapes légendaires situées dans le Xinjiang, la province Ouïghoure, que l'on appelle aussi parfois le Turkestan chinois.
Nous avons donc visité Kashgar et emprunté la Karakorum Highway jusqu'à Tashkorgan, avec une halte au lac Karakul, puis nous sommes remontés à Turpan et enfin vers l'est à Dunhuang (qui n'est plus dans le Xinjiang mais dans le Gansu...).
- Premier dépaysement, le décalage horaire qui officiellement n'existe pas ! En effet, à Kashgar, nous sommes à 4000 km à l'ouest de Beijing, donc théoriquement 2 fuseaux horaires en retard ! Mais l'heure officielle est celle de Beijing. Donc en été à Kashgar, le soleil se lève à 8h du matin mais se couche à 22h30 ! Les locaux utilisent une heure locale, décalée de 2 heures : quand il est officiellement 10h, il est en fait 8h du matin.
- Deuxième dépaysement, nous sommes partis en plein ramadan ! Il était donc difficile de trouver à manger tant que le soleil n'était pas couché (à 22h30 heure de Beijing). Les rues étaient du coup plutôt vides.
- Troisième dépaysement pour vous mesdames, c'est une région musulmane : couvrez vous les jambes et les épaules sinon on vous fera la remarque que votre tenue pourrait être inconvenante (vécu !). Notez que c'est important dans l'ouest, à Kashgar par exemple, mais moins en allant vers l'est. Et pour la visite des lieux religieux, n'oubliez pas votre foulard, par respect pour la culture locale.
- Quatrième, mais aussi le principal dépaysement : c'est une région magnifique !
En bref, c'est un voyage exceptionnel, mais il ne faut pas être trop regardant sur la qualité des repas, ou le respect des horaires, ou encore l'hygiène.
Nous allons faire une série de 5 articles sur notre voyage. On commence donc par la visite de Kashgar (قەشقەر en ouïghour)...
L'oasis de Kashgar est à la jonction des itinéraires nord et sud de la route de la soie. La ville compte 450 000 habitants, dont une écrasante majorité musulmane d'Ouïghours, Tadjiks, Kirghizes, Ouzbeks... et quelques fonctionnaires et militaires chinois. Sur la place centrale, une énorme statue de Mao rappelle que nous sommes encore théoriquement en Chine. Les inscriptions dans la rue sont donc en ouïghour (alphabet arabe) et en chinois (idéogrammes).
La ville en elle même s'est beaucoup étendue et est donc plutôt moderne, mais il reste encore de vieux quartiers traditionnels.
Nous étions logés au Super 8 Hotel, une chaîne hotelière chinoise : 2 étoiles normes locales... Mieux vaut ne pas être trop regardant sur la qualité des finitions ! Néanmoins nous étions bien situés, juste entre le centre ville et le vieux quartier historique.
La rue de notre hôtel (areya road)
Vue de la terrasse de notre hôtel
Nous avons donc visité le vieux quartier, où vivent environ 4000 personnes et où subsitent les artisanats locaux (poterie, cuisine...). Ce quartier est construit sur une colline et vu de l'extérieur, il ressemble à une petite forteresse. Le principal artisanat est la poterie, grâce à la présence d'eau et d'argile à proximité.
Ensuite, nous nous sommes rendus dans la banlieue de Kashgar, pour visiter la tombe d'Abakh Hodja, un chef religieux ouïghour du XVIIè siècle, plutôt controversé du fait de ses exactions qui ont conduit au morcellement de la région ouïghoure. Dans le mausolée, on trouve les sépultures de 70 membres plus ou moins lointains d'Abakh Hodja, sur 5 générations. Le mausolée est imposant et est entouré d'annexes qui servaient d'écoles islamiques à l'époque.
La légende veut qu'à cet endroit soit aussi enterrée Iparhan (aussi appelée Xiang Fei), une princesse ouïghoure à la cour de l'empereur Qianglong au XVIIIème siècle.
La tombe d'Abakh Hodja
La mosquée qui se trouve sur le site de la tombe d'Abakh Hodja
Nous avons aussi visité des marchés : le Live Stock Market (marché aux animaux), le grand bazar, et le marché de l'artisanat.
Le marché aux animaux est situé depuis quelques années à l'extérieur de la ville. Tous les éleveurs de la région s'y rendent pour vendre et acheter des animaux, soit pour la nourriture soit pour compléter leur cheptel. On y trouve donc des moutons, le principal élevage de la région, des vaches, quelques yacks et chevaux, des ânes... Information importante : le marché n'a lieu que le dimanche ! Prévoyez des chaussures fermées, c'est pas Rungis non plus.
Il n'y a pas beaucoup d'arbres dans la région de Kashgar. Du coup les bûcherons exercent aussi un 2ème métier.
Le grand bazar est un grand marché couvert où on trouve tout, sauf des oeufs de vache et du lait de poule, comme le disent les locaux et les guides touristiques. Tissus, fourrures, nourriture (un peu), petit et gros bazar... on trouve de tout en effet.
Les fruits secs, et plus particulièrement les abricots séchés, sont la spécialité de Kashgar.
Le marché de l'artisanat autour de la mosquée Id Kah dans le centre de Kashgar est normalement l'endroit idéal pour trouver un souvenir local de la région à ramener chez soit. On y trouve des articles en métal (gamelles, couteaux, théières...), des vêtements, des chapeaux...
Après le marché de l'artisanat, nous avons visité la mosquée Id Kah. Malheureusement, nous étions en plein dans la 2ème prière de la journée, donc peu d'endroits étaient accessibles...
A quelques dizaines de kilomètres de Kashgar, sur la Karakorum Highway, se trouve le village d'Opal. C'est une bonne étape pour faire le plein d'eau et de nourriture.
Préparation des petits pains fourrés à la viande de mouton
Bien évidemment, nous sommes allés au restaurant pour y déguster quelques brochettes de mouton... une fois la nuit tombée !
Du thé (à la place du verre d'eau) est servi systématiquement durant le repas
Il y a cependant un très bon restaurant qui était ouvert la journée, où vous pourrez écouter de la musique traditionnelle.
Altun Orda, 320 Renmin Xi Lu à Kashgar (人民西路320号)
Prochain article : la Karakorum Highway, Tashkorgan et le lac Karakul...