Pour rejoindre Dunhuang depuis Turpan, nous avons pris le train de nuit. La gare de Turpan est en fait en plein desert, à 1h de route de Turpan. Le train s'arrête à Liu Yuan, à 2h de route de Dunhuang... Bref, pas très direct. Nous avons appris qu'il existe un aéroport à Turpan, avec un seul vol, pour Dunhuang... Bon à savoir, pour la prochaine fois !
A Dunhuang, nous étions logés au Fei Tian Hotel, en centre ville. Dunhuang n'est plus dans le Xinjiang mais dans le Gansu. La région compte 98% de Han (l'ethnie chinoise) ; effectivement, quand on observe les habitants, nous sommes bien revenus en Chine.
Nous avons visité les grottes Mogao, aussi appelées grottes aux mille Bouddhas (encore), les montagnes des sables chantants et le lac du croissant de lune, ainsi qu'une portion de la Grande Muraille qui passait par là.
Les grottes Mogao sont la principale attraction de Dunhuang. Comme à Bezeklik, les grottes sont artificielles et ont été percées entre le Vème et le XIème siècles. Les grottes les plus impressionnantes sont sans doute celles qui abritent le Bouddha couché (16m de long) et le Bouddha du Futur (26m de haut). Sinon vous pourrez y découvrir des fresques et statues de Bouddha, diversement influencées par les rencontres des artistes selon les périodes.
A noter : l'extérieur des grottes a été 'ravalé' dans les années soixante. Bien que cela ait été salutaire pour prévenir les effondrements, ça reste laid. Cependant le site fait l'objet de gros efforts de préservation, comme le montre les capteurs de dioxyde de carbone disposés un peu partout dans les grottes. D'autre part, il faut obligatoirement être accompagné par un guide qui ouvrira les grottes car elle sont fermées à clé ! Malgré la foule aux abords du site, vous avez donc la garantie d'avoir une visite au calme.
Contrairement aux peintures et sculptures des grottes Bezeklik à Turpan, ici les décorations sont très bien conservées. Lors de leur 'redécouverte' au début du XXème siècle, un moine taoïste a supervisé quelques restaurations - plutôt détonnantes par rapport aux originaux - mais surtout a protégé ce qu'il pouvait des pillages occidentaux. Ainsi, malgré le pillage americano-franco-brittano-allemand des milliers de manuscrits contenus dans la grotte 17, la plupart des statues et peintures sont encore intactes.
Les photos à l'intérieur du site étant interdites, nous vous proposons à la place des photos des cartes postales que nous avons achetées sur place...
Nous sommes partis ensuite pour les montagnes de sables chantants et le lac du croissant de lune. Ici on retourne vraiment en Chine : bienvenue à Disneyland et au tourisme de masse !
Les dunes ont été partiellement aménagées pour pouvoir y faire du quad, du tout terrain ou de la luge des sables. On grimpe en haut à dos de chameau : l'organisation est... industrielle...
Mamath et Nathan (en chaussures ouvertes) ont du louer des chaussettes afin de se protéger les pieds du sable (très) chaud.
A gauche : la file de chameau est ininterrompue du bas de la dune jusqu'en haut ! Elle fait plusieurs centaines de mètres de long
Nathan et Jethro
Mamath
Le parking à chameaux en haut de la dune
La balade en chameau mène au lac du croissant de lune, ainsi nommé car il est en forme de croissant. Ce lac est en fait une source naturelle, issue des neiges éternelles des montagnes avoisinantes. Du fait du réchauffement climatique, le lac rétrécit d'année en année et n'est plus que l'ombre de ce qu'il était auparavant. Du coup, la nature ayant horreur du vide, une grande pagode a été construite autour afin d'accueillir les hordes de touristes venus admirer la mare.
En repartant, nous avons vu des sculptures de sable.
Le lendemain, nous sommes partis à la rencontre d'une portion de la Grande Muraille à une centaine de kilomètres de Dunhuang. Cette portion date de la dynastie des Han, au Ier siècle avant JC. En fait de muraille, il ne reste plus que quelques monticules et la base d'une tour de guet. La technique diffère des portions plus connues de la Grande Muraille autour de Beijing : il s'agit d'un mille-feuilles de terre et de paillasse de 2 à 3 mètres de haut. La muraille se dresse au milieu du desert. Impressionnant !
Non loin de là se trouve le Passage de Jade (Yumen Guan), au beau milieu d'une petite oasis.
Nous avons organisé notre séjour avec Travel Stone : impeccable. Faute de temps libre, nous n'avons pas pu profiter sur place des services de John's Information and Service Café : ce sont des cafés, qui outre vous fournir une restauration "occidentale" - incluant du café ! - peuvent aussi organiser à Lasha (Tibet), Kashgar, Turpan et Dunhuang, et plus généralement dans le Xinjiang et au Tibet, des excursions qui ont l'air très intéressantes.